Acquisition et gestion de stock est pour un bon nombre d’activités un poste de dépense crucial, d’un point de vue financier évidemment, mais également sur un aspect stratégique, car ce stock est un maillon central de toute la chaîne de valeur et c’est de sa bonne gestion que découle une excellence opérationnelle pouvant aboutir à un taux de service cible.

Entre un stockage minimal, très peu coûteux mais ne permettant pas d’atteindre un taux de service satisfaisant, et un stockage non parcimonieux qui en plus de l’immobilisation de capital conséquente absorbera toute marge par ses frais d’approvisionnement et de gestion, un équilibre est à trouver.

Déterminer cet équilibre peut s’avérer être un problème complexe, a fortiori dans un contexte où la demande varie en fonction du temps, que les frais d’approvisionnement ne sont pas linéaires avec la quantité commandée ou encore que toutes les ruptures de stock n’ont pas les mêmes conséquences.

See-d peut vous aider dans la formulation et la résolution de ce problème. Nous pouvons intervenir à différents niveaux de maturité de ce projet.

  1. Quantification des données
    La première étape consiste à bien comprendre les données d’entrée de ce problème, et de savoir les quantifier.Par exemple, connaissez-vous pour chaque référence de votre inventaire  :

    • le coût de stockage quotidien ?  Toutes les références n’ont pas les mêmes caractéristiques physiques (volume, masse), et ne réclament pas toutes les mêmes précautions (température, humidité, gardiennage, etc.).
    • les limites de l’infrastructure permettant leur stockage ? Directement liées aux mêmes considérations, le nombre de ressources de cette référence que l’on peut gérer à un instant t considérant les infrastructures (entrepôts, manutention) est à prendre en compte.
    • sa décote quotidienne, si celle-ci existe ? En particulier, s’il s’agit de denrées alimentaires pour lesquelles une DLC/DLUO sont en vigueur, ces échéances font partie intégrante de la valeur actuelle nette de cette référence, et doivent forcément être prises en compte.
    • sa quantité optimale d’approvisionnement ? Considérant les données précédentes, il existe un point d’équilibre optimal entre les avantages commerciaux à commander de grandes quantités (logistique, prix négociés, etc.) et les coûts évoqués ci-dessus.
    • les conséquences d’une rupture de cette référence ?  Une rupture n’est jamais souhaitable, car elle représente au moins une perte de CA, au pire un blocage de tout ou une partie de la chaîne de production. Ces conséquences ne seront toutefois pas les mêmes selon s’il existe des références alternatives dans votre catalogue (revente) ou vos procédés (fabrication). De même, les conséquences de cette rupture sont probablement variables en fonction de sa durée.
      Et bien évidemment, d’autres données spécifiques au cas d’application peuvent être prises en compte, parmi lesquelles la prévision d’activité, dont le niveau d’incertitude peut être très variable selon votre activité (revente, fabrication).
  2. Cycle de stockage
    L’étape de quantification est essentielle, mais ne permet pas, seule, de réaliser une segmentation très pertinente, car il ne s’agit que de métriques « unitaires », qui ne révèlent pas forcément le coût réel d’une référence, composée à un instant t de plusieurs entités !Cette quantité nominale d’entités est d’ailleurs très variable d’une référence à une autre, c’est pourquoi on raisonne souvent en « jours » de stock, exprimant ainsi la durée à laquelle on estime que le niveau courant pourra répondre à la demande.Les notions de « sur-stock » et de « sous-stock » découlent directement de ce nombre de jours, qui peut être exagérément élevé ou faible par rapport à une durée type de réapprovisionnement.Le coût (ou impact économique) global que l’on peut attribuer à une référence est une application du prix unitaire précédemment calculé à la durée effective en stock, soit en moyenne (ce qui est souvent la seule information accessible sur les logiciels), soit de façon exacte en gardant trace de la durée de rétention de chaque entité (ce que nous conseillons vivement).Nous proposons un outil permettant de reconstruire les distributions de durée de rétention à partir d’un journal d’entrées/sorties. On ne détruit ainsi pas d’information par rapport à une valeur moyenne.Si l’on cherche à placer dans un plan dont les axes seraient l’impact économique d’une rupture et l’impact économique du stockage, la notion de risque apparaît clairement. 

Il n’y a aucun intérêt à risquer des ruptures sur des références cruciales mais ne présentant qu’un faible impact économique, de même que des références non cruciales mais chères à stocker feront l’objet d’un plan de stock parcimonieux. Il s’agit naturellement de phénomènes observés sur tout stock géré consciencieusement.  

Mais qu’en est-il des nombreuses références qu’on ne peut cataloguer parmi ces extrêmes ? On se rend bien compte que l’intérêt d’un stockage à flux tendu est variable, et est en fait un équilibrage entre risque et coût, mais pour motiver clairement cet équilibrage, une segmentation fine est nécessaire !

Cas d’usage

Connaissant les coûts unitaires liés à chaque référence, et maintenant comment les flux qu’ils forment s’adaptent avec la demande, de par l’étude de leur cycle de stockage, on arrive donc à imputer exactement un impact économique global à associer à chaque référence, selon la période.Plusieurs utilisations de ces études s’offrent à vous. Nous donnons ici l’exemple d’une restitution d’indicateurs de performance (Key Performance Indicators).Nous disposons à ce stade d’un nombre d’informations valorisables pour un responsable d’entrepôt. Disposant idéalement des entrées/sorties exhaustives, il est possible de traiter les niveaux de stock comme des séries temporelles, et ainsi de dégager le cas échéant des tendances et saisonnalités plus ou moins évidentes pouvant aider à la compréhension de la variation du stock par rapport à la demande, et de quantifier un « effet mois », « effet semaine », « effet jour » qui peuvent ne pas être évidents à saisir de prime abord.Connaissant la contribution de chaque référence au coût global, il est également possible de les classer dans l’ordre décroissant de leurs contributions respectives, et ainsi d’obtenir une liste des références pour lesquelles l’optimisation du stockage est une priorité.Nous avons par ailleurs pu constater sur tous les cas que nous avons eu l’occasion d’étudier chez See-d, que le coût cumulé suivant cette liste ordonnée suit précisément le principe dit de Pareto, ce qui signifie que 80% de ce coût global est imputable à (environ) 20% des références seulement, comme illustré ci-dessous.

Un travail centré sur ces 20% de références clefs permet donc de gagner significativement en efficience de stock, en éliminant la plupart des coûts pour un minimum d’efforts.

Nous avons par ailleurs pu constater sur tous les cas que nous avons eu l’occasion d’étudier chez See-d, que le coût cumulé suivant cette liste ordonnée suit précisément le principe dit de Pareto, ce qui signifie que 80% de ce coût global est imputable à (environ) 20% des références seulement, comme illustré ci-dessous.

Des cas d’usage plus ambitieux peuvent être envisagés, permettant à partir de simulations de scénarios d’obtenir des conseils sur la stratégie de stockage à adopter pour chaque article.

Ce type de cas d’usage sera le sujet d’un prochain billet sur cette thématique.


Article rédigé par Nicolas Bloyet
Consultant See-d
Docteur en informatique

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